NON, TOUS LES CONDUCTEURS DE VOITURE éLECTRIQUE NE VEULENT PAS RETOURNER AU THERMIQUE

Si c’était à refaire, les propriétaires de voitures électriques choisiraient à nouveau un véhicule à batterie. C’est le résultat d’une étude d’AlixPartners, qui signale tout de même plusieurs obstacles dans la transition qui bouleverse l’automobile.

Les idées reçues ne manquent pas sur les véhicules électriques. Peut-être avez-vous entendu celle-ci lors d’un dîner en société : les automobilistes qui ont sauté le pas regretteraient leur choix et seraient écœurés de la voiture à batterie, qui reste une technologie en voie de maturation. Pourtant, à en croire une étude* du cabinet AlixPartners menée auprès de conducteurs européens et présentée jeudi 3 mai, très peu de ces convertis choisiraient de retourner aux moteurs thermiques. Un signal positif pour la transition électrique, même si tout n’est pas rose au pays des mobilités vertes.

Selon cette enquête d’opinion, 85% des propriétaires de voiture électrique déclarent qu’ils seraient «très» ou «modérément» enclins à choisir à nouveau une automobile à batterie pour leur prochain achat de véhicule. «Il y a une certaine loyauté au véhicule électrique quand on en possède déjà un. Ce qui n’est pas le cas pour les véhicules thermiques», signale Alexandre Marian, directeur associé chez AlixPartners. En effet, chez les propriétaires de voiture thermique, 38% des interrogés seraient «très» ou «modérément» partants pour une voiture électrique.

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La voiture électrique face à une crise de croissance ?

Autrement dit, les conducteurs d’une voiture électrique semblent plus fidèles à leur motorisation que les propriétaires d’un véhicule thermique. Faut-il en déduire que les automobilistes en voiture thermique sont moins satisfaits de leur motorisation ? Pas forcément, répond Alexandre Marian, qui évoque les pressions réglementaires en faveur de l’électrique. «Il y a sans doute beaucoup de gens qui seraient contents de rester avec leur voiture thermique», analyse l’expert.

L’enquête rappelle ainsi qu’il reste un gros travail à accomplir pour convertir les automobilistes à la mobilité verte. «Les intentions d’achat de véhicules électriques stagnent en Europe et aux Etats-Unis», relève AlixPartners. En Europe, plus précisément, seulement 43% des personnes interrogées se disent prêtes à passer à l’électrique. C’est à peine plus qu’en 2021 (42%), malgré le déploiement des réseaux de recharge et de l’offre de voitures électriques.

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Tesla incarne parfaitement cette crise de croissance : après avoir conquis un public de fans loyaux, l’entreprise américaine subit des ventes en berne parce qu’elle doit désormais convaincre une clientèle plus sensible au prix et moins acquise à la cause de l’électrique. «La France et l’Europe ne pourront pas faire l’économie d’une réflexion pour rassurer les clients quant au réseau de charge, perçu comme un frein à l’achat», signale Alexandre Marian. Bref, il reste du travail pour déconstruire les peurs des automobilistes quant à la voiture électrique.

*Méthodologie : L’enquête d’opinion d’AlixPartners a été réalisée en interrogeant 9 000 personnes à travers huit pays différents, dont la Chine et les États-Unis. En Europe, 4 000 personnes ont été interrogées en France, en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni.

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