LA SITUATION DE L'EMPLOI EN FRANCE EST-ELLE PLUS POSITIVE QUE CE QUI EST OFFICIELLEMENT ANNONCé ?

Selon une analyse de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les chiffres de l'Insee sous-estimeraient le nombre de personnes en emploi. Par conséquent, le nombre de chômeurs pourrait être potentiellement inférieur aux statistiques officielles.

Y aurait-il, finalement, matière à optimisme ? D’après une étude en cours de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), à laquelle nos confrères des Echos ont eu accès, il semble que le taux d'emploi doive être revu à la hausse et, par corollaire, que les chiffres du chômage soient revus à la baisse. Pour saisir comment une telle contradiction avec les données de l'Insee est envisageable, il est crucial de comprendre l'origine de ces statistiques.

L'Insee, l'institut national de la statistique et des études économiques, calcule le taux de chômage et le taux d'emploi à partir d'une enquête trimestrielle concernant 90 000 résidents de logements ordinaires. À partir des données recueillies, l'institut détermine le nombre de chômeurs et le taux d'emploi. Cependant, il apparaît que le nombre de personnes en emploi avec l'enquête emploi serait significativement inférieur aux chiffres administratifs, avec un écart de 1,7 million, soit de 28,7 à 30,4 millions de personnes.

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De 7,5% à 7,1% de chômeurs

«Peut-être que l'enquête emploi passe à côté de beaucoup de contrats d'apprentissage dont le nombre a explosé depuis la réforme de 2018», explique Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE. Un angle mort dont est tout à fait conscient l’Insee : «C'est clairement un sujet, même s'il n'est pas nouveau et nous travaillons à comprendre pourquoi», confirme le chef du département de l'emploi et des revenus d'activité, Vladimir Passeron.

Ainsi, l'OFCE estime que le taux d'emploi atteindrait 72,5 %, et non 68,4 % comme l'indiquent les chiffres actuels de l'Insee. Vladimir Passeron lui-même concède que «c’est imparable». Par simple calcul mathématique, le taux de chômage devrait donc lui aussi être revu à la baisse, de 7,5% de la population à 7,1%. Avec la possibilité que le nombre de chômeurs soit lui aussi sous-estimé. Une hypothèse que ne confirme ni n'infirme pas Vladimir Passeron, puisqu'il n'existe aucune source de données alternatives à ce sujet.

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