IMMOBILIER : DES LOCATAIRES MAUVAIS PAYEURS FICHéS SUR UNE LISTE NOIRE

Face à une recrudescence des loyers impayés, de nombreux propriétaires s’organisent entre eux, sur les réseaux sociaux, pour partager leurs mauvaises expériences et identifier les mauvais payeurs. Une sorte de liste noire, dont la pratique est interdite par la loi.

Ce sont les cauchemars des propriétaires : les locataires qui ne paient pas le loyer. Si des raisons financières peuvent parfois expliquer ce manquement, il reste que c’est un manque à gagner pour le bailleur, qui a souvent un crédit à rembourser pour financer ces investissements et sur lequel il ne peut décemment faire l’impasse. Comme le souligne L’Internaute, face à la recrudescence de ces cas, certains propriétaires ont décidé de prendre le taureau par les cornes et de s'organiser. Quitte à être en dehors de la loi.

Leur solution, une liste noire des mauvais payeurs. Cette liste circulerait alors entre les propriétaires, pour prévenir des « mauvais» locataires et faire éviter à d’autres leurs déboires. C’est notamment via les réseaux sociaux que le phénomène a pris son ampleur, où des groupes de propriétaires se sont formés. Bien que la pratique soit totalement illégale, tous assument, certains y voyant de l’entraide, et non de la délation.

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Les professionnels s’y mettent

Dans les faits, l’affirmation est discutable. Sur Facebook, par exemple, les noms peuvent être directement divulgués dans une publication ou un commentaire. Circule également un fichier personnel que les bailleurs diffusent sur demande, par message privé. Certains professionnels de l’immobilier n’hésitent plus, eux aussi, à céder à la tentation, à une mutualisation des informations entre agents, mais également en allant s’enquérir dans ces groupes des potentiels mauvais payeurs.

Cette pratique, totalement interdite par la loi, est dans le viseur de la commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) mais aussi de la modération des réseaux sociaux. Facebook se dit prêt à supprimer les comptes qui alimentent ou diffusent ces noms. De surcroît, ces listes font souvent totale abstraction du contexte : des difficultés financières inattendues peuvent conduire les locataires à des impayés, sans pour autant mériter d’en faire des cibles à placer sur liste noire.

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