GRèVES AVANT LES JO: POUR FRANçOIS BAYROU, "C'EST UN MAUVAIS SIGNAL"

"Un sentiment de justice." François Bayrou s'est exprimé contre les récentes mobilisations des contrôleurs aériens - qui ont obtenu un accord cette semaine après avoir déposé un préavis de grève pour ce jeudi, finalement levé - et des cheminots de la SNCF, qui ont eux aussi obtenu gain de cause. Il était l'invité d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face sur BFMTV et RMC.

Il n'y a d'effort accepté que si ces efforts sont marqués d'un sentiment de justice, c'est-à-dire que toutes les catégories de population qui n'ont pas de contrainte particulière les suivent. Autrement, ce sont toujours les mêmes qui font ces efforts. C'est un petit enjeu, le nombre de personnes concernées est réduit et cela ne coûtera pas des millions ; mais c'est un mauvais signal", a-t-il rappelé.

C'est notamment la question de la pénibilité qui le mène à dénoncer ces mobilisations, même s'il lui paraît "compréhensible" qu'un accord ait été trouvé pour éviter, dans ces deux cas, des grèves préjudiciables pendant l'été. En creux, le maire de Pau souligne aussi que la mobilisation pendant l'été sera belle et bien un effort demandé à ces travailleurs.

La menace n'est pas acceptable, l'accord est compréhensible. Si on demande des efforts particuliers, il est normal qu'il y est une compensation parce qu'il y aura une mobilisation tout l'été. Mais le signal envoyé est mal vécu par les Français, et à juste titre. Si des efforts sont demandés à toute la Nation, il n'y a pas de raison - je ne crois pas qu'il n'y ait de pénibilité particulière."

Des accords avantageux

L'accord avec la SNCF prévoit notamment une amélioration des conditions de retraite anticipée pour les métiers pénibles - 30 mois avant leur retraite avec 15 mois travaillés rémunérés à 100% et 15 mois non travaillés rémunérés à 75% avec une sur-cotisation de l'entreprise.

Côté contrôleurs, le dispositif est encore plus avantageux avec une cessation d'activité s'étalant sur 36 mois dont 18 mois non travaillés rémunérés à 75%. L’âge moyen de départ d’un salarié SNCF est de 59 ans et 7 mois, mais il recule de plus en plus sous l’effet des différentes réformes.

Pour les contrôleurs aériens cette fois, les revendications concernaient notamment la compensation des efforts demandés dans le cadre de la réorganisation des services de navigation. Le gouvernement aurait, selon une information des Echos, cédé sur une revendication centrale: l'accès des contrôleurs à un indice plus élevé de la fonction publique en fin de carrière, ce qui ouvre la voie à une pension de retrait plus élevée dès 59 ans.

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