AUDITIONNé AU SéNAT, LE PATRON DE LA SNCF DéFEND L’ACCORD SUR LES FINS DE CARRIèRE « éQUILIBRé ET UTILE »

Un accord « raisonnable, équilibré et utile ». Le PDG de la SCNF, Jean-Pierre Farandou, entendu ce mardi 7 mai au Sénat a défendu l’accord trouvé par l’entreprise publique sur les fins de carrière. Des propos qui interviennent quelques heures après avoir appris sa non-reconduction pour un second mandat à la tête du groupe ferroviaire.

« On ne peut pas transformer contre ses salariés une entreprise publique de 150 000 cheminots à forte culture maison », a souligné Jean-Pierre Farandou, qui laissera sa place après les Jeux olympiques et paralympiques, tout en laissant poindre une certaine colère face à la polémique soulevée par l’accord.

Ce compromis négocié avec les syndicats permet de scinder la fin de carrière en deux périodes, l’une où le salarié travaille et est payé à 100 % et l’autre où il ne travaille plus mais reste rémunéré à 75 %. Cette mesure de retraite anticipée, destinée notamment aux conducteurs et aux contrôleurs, est censée s’adapter aux critères de pénibilités. L’accord négocié par Jean-Pierre Farandou prévoit également la création d’un échelon d’ancienneté supplémentaire pour améliorer le salaire des cheminots en fin de carrière.

Un accord à 35 millions d’euros

L’accord avait suscité la polémique au sein du gouvernement. Il est jugé « pas satisfaisant » par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire qui a pointé jeudi dernier sur BFMTV, un « dysfonctionnement » permettant de « limiter » les effets de la réforme des retraites. Le locataire de Bercy avait annoncé lors de son entretien que Jean-Pierre Farandou serait « convoqué » au ministère pour « rendre des comptes ».

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Même levée de boucliers dans les rangs des Républicains, majoritaires au Sénat, qui ont aussi reproché à Jean-Pierre Farandou un accord trop généreux. Le principal intéressé s’en est défendu ce jeudi face aux sénateurs. « Ma conviction est que c’est un bon accord, qui ne contourne pas la loi sur les retraites, qui est dans les pratiques des grandes entreprises publiques et privées », a-t-il souligné, insistant sur son coût « raisonnable », évalué à 35 millions d’euros.

Le patron de la SNCF a détaillé devant la commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable le contenu de l’accord ainsi que la méthode, déplorant les attaques dont il a été l’objet de la part de la droite et d’une partie du gouvernement. « La pénibilité est un vrai sujet chez nous. En effet, nous sommes une entreprise industrielle, ouvrière, de production qui travaille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. 91 000 cheminots tiennent un emploi pénible », a rappelé Jean-Pierre Farandou, évoquant le travail de nuit et en extérieur.

Farandou contredit Le Maire

Dans son interview à BFMTV, Bruno Le Maire s’était plaint de ne pas avoir « été averti » du contenu de l’accord, rappelant que « le ministre de tutelle doit être tenu au courant ». Une version contestée par Jean-Pierre Farandou ce mardi au Sénat. Le patron de la SNCF assure avoir toujours mis dans la boucle le ministère des Transports et Matignon, sans jamais négocier en secret comme on l’en a accusé.

Faut-il limiter les billets gratuits pour les cheminots ?

Dans une interview donnée au « Monde » le 23 février dernier, « vous avez un paragraphe de dix lignes qui mentionne de manière explicite que je vais ouvrir une négociation sur les fins de carrière et la pénibilité. (…) Tout le monde peut lire “le Monde” », a-t-il cinglé.

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