Javier Milei a promis un "traitement de choc" pour l'économie argentine. Celui qui se décrit lui-même comme un "arnacho-capitaliste" s'apprête à prendre la tête d'une Argentine surendettée et minée par une inflation chronique.
L'économiste, bientôt président, a multiplié les déclarations tonitruantes au cours de la campagne électorale, refusant la "tiédeur" et s'affichant une tronçonneuse à la main pour représenter ses promesses de coupes drastiques dans les dépenses publiques.
C'est l'un des chevaux de bataille de Javier Milei, et probablement la mesure phare de son programme: l'abandon du peso, la monnaie nationale de l'Argentine. Le nouveau dirigeant a promis une dollarisation de l'économie argentine. Plus concrètement, il compte remplacer progressivement le peso, qu'il a qualifié "d'excrément" au cours de la campagne, par la devise américaine.
Pointant du doigt la dépréciation constante du peso, Javier Milei déclarait vouloir éliminer la Banque centrale argentine, sans vraiment préciser ses propos. La dollarisation, selon le camp Milei, permettrait d'assécher l'inflation galopante. Pour réussir à "dollariser" le pays, qui aura besoin de réserves de change, il veut faire sortir les dollars que les Argentins économisent depuis des années sous l'oreiller.
Pour redresser un pays surendetté, Javier Milei a promis de "remettre de l'ordre" dans le budget en réduisant de pas moins de 15% la dépense publique. Le nouveau président a notamment déclaré vouloir "un ajustement beaucoup plus dur" que celui demandé par le Fonds monétaire international, auquel le pays s'éreinte à rembourser un prêt de 44 milliards de dollars octroyé en 2018.
Outre une série de privatisations, Javier Milei prône la fin de certaines subventions (comme les transports ou l'énergie), une libéralisation des prix et la suppression des taxes à l'exportation.
En ligne de mire, aussi: l'État-providence, crucial dans une Argentine où 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté et "cette aberration appelée justice sociale", un "synonyme de déficit budgétaire" selon le nouveau dirigeant. Javier Milei a néanmoins adouci ses propos dans son dernier clip de campagne, assurant qu'il ne privatiserait pas des services publics comme la santé ou l'éducation.
Javier Milei a assuré vouloir rebâtir les relations avec certains pays-clefs, notamment le Brésil et la Chine, premiers partenaires commerciaux de l'Argentine, déclarant "ne pas vouloir faire d'affaires avec les communistes". Il a aussi préconisé "l'élimination" du Mercosur, qualifiant le marché commun entre le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay "d'union douanière défectueuse".
Le nouveau président argentin, pour qui ses alliés sont "les États-Unis, Israël et le monde libre", a promis de refaire de l'Argentine une "puissance mondiale" grâce au "libéralisme". Avec des ambitions conséquentes, parlant d'une puissance économique "d'ici 15-20 ans comme l'Espagne, la France ou l'Italie, d'ici 20-25 ans comme l'Allemagne" et encore "d'ici 35 ans comme les États-Unis".
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