En avril 2025, l’Algérie s’est imposée comme le pays le plus actif en matière de contrats d’électricité à l’échelle régionale, selon le classement mensuel publié par le média spécialisé Attaqa. À travers plusieurs opérations structurantes, notamment dans le stockage énergétique et la remise en chantier de centrales électriques, Alger confirme une orientation stratégique vers la modernisation de son mix énergétique et le développement industriel de ses ressources minières.
Le contrat le plus marquant signé par l’Algérie concerne le développement d’une filière nationale de batteries. Le ministère de l’Énergie et des Mines a conclu un accord avec le professeur Karim Zaghib, expert mondial dans les technologies lithium-fer-phosphate, pour mettre en place une chaîne de valeur complète autour du stockage électrique.
Le projet inclut l’exploitation de gisements nationaux de lithium, de fer et de phosphate, la transformation des matières premières, ainsi que l’industrialisation locale de batteries. L’initiative est portée par le Bureau national de la recherche géologique et minière (ORGM), représentant le groupe public Sonarem. L’objectif est de fournir des solutions de stockage pour les réseaux électriques et les systèmes hybrides dans les zones non raccordées, tout en réduisant la dépendance technologique vis-à-vis de l’étranger.
En parallèle, l’Algérie a finalisé un protocole d’accord pour relancer la construction de la centrale thermique d’Ain Oussera, dans la wilaya de Djelfa. Les travaux, suspendus depuis mi-2024 après les difficultés financières de l’entreprise espagnole Duro Felguera, seront repris par un consortium chinois composé de CPECC, APCC et NWEPDI.
La centrale est dimensionnée pour renforcer la capacité de base du réseau électrique algérien. Le nouveau contrat prévoit une mise en service progressive à partir du neuvième mois suivant la signature définitive. Cette infrastructure, dont l’arrêt posait des contraintes sur la stabilité du réseau dans le centre du pays, retrouve ainsi une trajectoire d’achèvement.
Parmi les autres pays figurant dans le top 5, l’Irak a signé une lettre d’intention avec GE Vernova pour installer des centrales à cycle combiné d’une capacité cumulée de 24 000 mégawatts. Le projet prévoit une exécution en trois phases sur quatre ans, incluant le financement externe, la rénovation des unités existantes, et l’intégration de turbines de nouvelle génération.
L’Arabie saoudite, de son côté, a engagé plus de 6,7 milliards de riyals pour le lancement de cinq projets de stockage par batteries répartis sur plusieurs régions. Chaque site aura une puissance de 500 MW et une capacité de 2000 MWh, avec une technologie fournie par BYD et intégrée localement par Alfanar.
Aux Émirats arabes unis, la société TAQA a acquis la plateforme britannique Transmission Investment, spécialisée dans le transport sous-marin d’électricité. Cette opération permet à TAQA de renforcer ses actifs dans la connexion de parcs éoliens offshore au réseau britannique, un segment en forte croissance.
En cumulant plusieurs initiatives à forte intensité technologique, l’Algérie affirme une volonté de sécuriser son réseau électrique, tout en préparant les conditions techniques de la transition énergétique. Le choix de s’appuyer sur les ressources minières nationales pour créer une industrie de stockage traduit une approche intégrée du développement énergétique.
Avec la relance de projets stratégiques comme la centrale de Djelfa et la montée en puissance de partenariats industriels, le pays cherche à renforcer la résilience de son réseau électrique et à attirer de nouveaux investissements. Cette dynamique pourrait à terme repositionner l’Algérie comme un hub régional de production et de transformation énergétique, en phase avec les évolutions du marché.
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Source : ObservAlgerie
2025-05-09T10:12:31Z