IMMOBILIER : LES AMéRICAINS QUI FUIENT TRUMP FONT FLAMBER LES PRIX DANS CES ARRONDISSEMENTS DE PARIS

Le réseau d'agences immobilières haut de gamme Barnes observe un retour en force des Américains à Paris depuis janvier. Un retour qui coïncide avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.

Les désirs d’expatriation d'Américains inquiets de la stratégie économique et géopolitique de Donald Trump ne sont pas une simple vue de l’esprit. Le réseau d’agences Barnes, spécialiste de l'immobilier haut de gamme, observe «un retour en force de la clientèle américaine» à Paris depuis janvier 2025 et le début de la guerre commerciale déclarée par le président des Etats-Unis à bon nombre de pays, sans oublier ses positions des plus conservatrices en matière de politique intérieure.

«Il est très rassurant pour les Américains d'acheter dans la capitale française car il est difficile d'imaginer que la valeur de l’immobilier parisien pourrait un jour s'effondrer. Beaucoup de déçus du Trumpisme veulent un pied-à-terre à Paris pour y vivre au moins six mois par an», explique Richard Tzipine, directeur général de Barnes. D'autres entendent s'expatrier pour de bon, le réseau d'agences immobilières constant également un appétit grandissant des Américains pour des appartements familiaux.

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Le XVIIIe, nouvelle cible d'une clientèle familiale aisée

Les arrondissements qui profitent le plus de cet exode américain sont les VIe, VIIe, IVe et, plus récemment, le XVIIIe. Symbolisé par le quartier de Saint-Germain-des-Prés, le VIe a toujours fait rêver la clientèle américaine, avec ses immeubles des XVIIe et XVIIIe siècles. Idem pour le Marais avec la présence de la cathédrale Notre-Dame et des îles Saint-Louis et de la Cité. Le prix moyen du mètre carré dans l'immobilier haut de gamme s’élevant à environ 18 000 euros dans les VIe et IVe arrondissements, les Américains se contentent de petites surfaces : «Dans ces arrondissements, ils recherchent une émotion, pas de la fonctionnalité», décrypte Richard Tzipine.

Dans le VIIe, les familles américaines sont attirées par les excellentes écoles du quartier du Gros-Caillou, niché entre le Champs-de-Mars et les Invalides. Pour celles qui ne pourraient s'offrir un appartement familial à plus de 20 000 euros le mètre carré, direction le XVIIIe arrondissement, avec la Butte Montmartre, nouvelle cible d’une clientèle familiale aisée, où, malgré son bond de 35% depuis janvier, le prix moyen du mètre carré dans le haut de gamme n'est encore «que» de 16 500 euros.

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Un désamour pour le VIIIe

Alors que le prix moyen du mètre carré dans les VIe, VIIe, IVe et XVIIIe a au pire stagné et au mieux bondi de 35% au premier trimestre, dans le réseau Barnes, il a chuté de 9% dans le VIIIe. Un arrondissement où 60% des achats immobiliers sont pourtant le fait d'investisseurs étrangers, notamment anglo-saxons. «Depuis les manifestations des Gilets jaunes en 2018», dans le quartier de l’Elysée et du ministère de l’Intérieur, avec pour corollaire un sentiment d'insécurité, «les étrangers préfèrent acheter dans le VIIe plutôt que dans le VIIIe», explique Richard Tzipine.

2025-05-09T10:39:55Z