Tic tac, tic tac… l’échéance approche, et il ne vous reste plus que quelques semaines pour finaliser votre déclaration d’impôts au titre de 2024, les dates butoir s’échelonnant du 22 mai au 5 juin prochains. L’occasion idéale pour vérifier vos choix fiscaux, et vous assurer de limiter la facture autant que possible. Surtout si vous utilisez votre voiture pour les trajets domicile-travail. En tant que contribuable, vous bénéficiez en effet d'une déduction forfaitaire automatique de 10% appliquée à vos revenus, en compensation de toutes les dépenses liées à votre travail. Mais si vous estimez que ces frais professionnels, notamment ceux d’utilisation de votre voiture pour aller travailler, sont supérieurs à ces 10%, vous pouvez y renoncer. Et choisir à la place la déduction, pour leur montant réel. Il faudra alors calculer ces frais en vous basant sur un barème kilométrique officiel, que publie chaque année l'administration fiscale. Les montants à déduire dépendent du type du véhicule (automobile ou deux-roues, etc), de sa puissance fiscale (plafonnée à 7 chevaux), de sa motorisation (thermique ou électrique) ainsi que des kilomètres parcourus au cours de l’année dans ce cadre professionnel (dans une limite de 80 km aller-retour quotidien). Voici ces barèmes, en fonction de la motorisation.
Problème : cette année, le fisc n’a pas publié de nouveau décret concernant la revalorisation de ce barème, et a donc décidé de laisser ces grilles inchangées par rapport à 2024. Une stabilité tout à fait justifiée selon Bercy, qui souligne que les prix des carburants à la pompe ont baissé l’année dernière en France, avec environ -4% entre 2023 et 2024 pour le sans-plomb E10 (SP95-E10), et -5,6% pour le gazole.
Seulement voilà, l’an passé, tous les conducteurs n’ont pas vu leur facture auto baisser, loin de là. A commencer par les propriétaires de voitures électriques, qui ont subi une réévaluation du tarif réglementé de l'électricité de +9,8% au début de 2024… Et que dire de la hausse de la prime d’assurance, évaluée à +4% en 2024 par le comparateur Assurland ? Ou encore de l’augmentation continue des frais de réparation et d’entretien ? Autant de hausses qui, cette fois, ont frappé tous les propriétaires de véhicules, quelle que soit leur motorisation. Or, le barème des frais kilométriques est aussi censé, en principe, compenser ce type de dépenses…
Résultat : avec le gel du barème cette année, les contribuables devraient subir un manque à gagner sur leur feuille d’impôt, car ils vont être privés de déductions supplémentaires, qui auraient été possibles si le barème avait été réévalué. De combien exactement ? Pour le savoir, nous avons considéré que le barème aurait pu, au même titre que celui de l'impôt sur le revenu cette année, être réévalué de l’inflation. Soit une hausse de 1,8%. Pour mieux comprendre, prenons un premier cas, celui d’un automobiliste de 35 ans, célibataire, parcourant à titre professionnel 4 000 km à l’année au volant de sa voiture personnelle thermique de 4 chevaux fiscaux. Avec le barème en vigueur cette année, il va pouvoir déduire de ses revenus un montant de 2 424 euros, soit 0,606 euro par kilomètre parcouru x 4 000 kilomètres. Si le barème avait été réévalué de 1,8% cette année, sa déduction aurait en revanche grimpé à 2 468 euros, soit 0,617 euro par kilomètre parcouru x 4000 kilomètres. Cela aurait donc permis à ce conducteur d’obtenir 44 euros de déduction supplémentaire, à soustraire de son revenu imposable. En fonction de sa tranche marginale d’imposition (de 11 à 45%), ce contribuable aurait donc pu économiser, en cas de réévaluation du barème, de 5 euros (tranche à 11%), à 20 euros d’impôts (tranche à 45%).
Prenons un second cas, d’un automobiliste ayant beaucoup plus roulé dans l’année (18 000 kilomètres), et au volant d’une plus grosse voiture (plus de 7CV). Avec le barème en vigueur, il va pouvoir déduire cette année 8 607 euros de son revenu (soit 0,394 euro par kilomètre parcouru x 18 000 kilomètres + 1515). Si le barème avait été réévalué, sa déduction aurait alors grimpé à 8 760 euros (0,401 euro par kilomètre parcouru x 18 000 kilomètres + 1 542). Ces 153 euros de déduction supplémentaire, à soustraire de son revenu imposable, lui auraient permis d’obtenir, en fonction de sa tranche marginale d'imposition, de 17 euros (tranche à 11%) à 69 euros (tranche à 45%) d’impôts en moins. A noter : pour les conducteurs de voitures électriques, la note fiscale aurait pu être abaissée de 20% supplémentaires par rapport à ces montants (le barème des électriques étant 20% plus généreux que celui des thermiques).
Pour vous aider à y voir plus clair, il existe un simulateur officiel sur impots.gouv.fr. Et référez-vous aux lignes 1AK à 1DK de votre déclaration de revenus, dédiées aux frais réels. Une note explicative sera à compléter pour détailler vos différentes dépenses liées à vos déplacements. Un conseil, conservez tous vos justificatifs (trajets, distance, factures), sans les transmettre, vous devrez les fournir en cas de contrôle.
>> Ne ratez rien de l’actualité de l’automobile en vous abonnant à notre newsletter auto
2025-05-09T10:25:05Z